Fabienne Vial
Psychologue Clinicienne conventionnée à Allauch
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Fabienne Vial, Psychologue clinicienne à Allauch

Depression Post Partum et baby blues


Vous avez des  crises de larmes, vous vous sentez triste, vous avez des  angoisses… Beaucoup de mamans connaissent un baby blues après la naissance. Mais parfois il peut s'agir d'une véritable dépression (aussi appelée la dépression post-partum), qu'il faut alors traiter  de façon précise.

Il existe de nos jours des dispositifs adaptés, à l'hôpital et en ville, pour prendre soin des mères en souffrance et de leur bébé, en particulier si elles développent une véritable dépression périnatale.

 

 Difference entre le Baby blues et  la dépression post-partum  ?

 Le baby blues touche la moitié des jeunes mamans  alors que seulement environ 10 % souffriront d 'une depression après l 'accouchement. Il est essentiel de les différencier.

Le baby blues apparaît  dans  une période allant du troisième jour après l 'accouchement  et disparait spontanément  après une quinzaine de jours.. Ce n'est pas une maladie, contrairement à la  depression post partum  plus durable et faisant apparaitre un état clinique plus severe  (culpabilisation intense, sensation d'être incapable d'avancer, fatigue, etc.).

 Symptômes du baby blues ?

Il affecte presque la moitié des accouchées. Il s'agit donc d'une  réaction presque "normale" .

Son pic de fréquence est au troisième jour après la naissance et sa résolution spontanée entre 1 à 10 jours.

Sa symptomatologie est bien connue :

  • Ce sont des jeunes mères tristes, avec des crises de larmes brutales 
  • elles sont très irritables et leur humeur est labile 
  • elles sont  insomniaques 
  • elle sont anxieuses.

Ce serait une réaction physiologique marquant la fin d'un  stress physique et mental. Il a été décrit en post opératoire par Kennerley en 1989. Il survient aussi après les compétitions sportives ou intellectuelles.

Symptômes  d'une dépression post -natale( DPN) ou post partum ?

La  dépression post partum appelée aussi dépression post-natale ,  est une toute autre pathologie. Sa fréquence est de 10 à 15% des accouchées en France et le début est à 6 ou 8 semaines en post-partum (après l'accouchement). La durée de cette dépression est spontanément de 6 mois à 1 an.

Ses symptômes sont connus :

  • une tristesse intense et durable,
  • une perte d’élan vital et d'intérêt pour les activités du quotidien. En post-partum, on  remarque une inadéquation dans la relation à l'enfant avec un sentiment d'inefficacité éprouvé par ces mères.
  • une  fatigue très intense  (souvent dès le matin).

 A qui cela peut il arriver ?

 Souvent  ce sont des femmes qui ne consultent pas car elles se sentent  probablement coupables de ne pas ressentir ce   bonheur maternel attendu, surtout lorsque la grossesse était désirée. Elles ne consultent pas non plus car elles mettent leurs troubles sur le compte de la fatigue et aussi parce qu'après des mois de prise en charge prénatale, elles se retrouvent sans interlocuteur médical

 Le dépistage   peut se faire à partir  de 6 à 8 semaines,  car il coïncide justement avec la date habituelle de la visite postnatale .

 

Beaucoup  n'osent pas en parler que ce soit passager ou non car elles ont l'impression d'être de mauvaises mères .

Pourtant, il existe des possibilités de soins adaptées :

  • consultations médico-psychologiques
  • hospitalisation conjointe  
  • des visites à domicile.

Le Diagnostic :

  La première chose est  de la dépister  le  plus précocement possible (entre la 6e et la 8e semaine). L'enfant est déjà dans une spirale interactive dysharmonieuse avec sa mère mais ce n'est pas trop tard pour intervenir.

Pour pouvoir parler de dépression post-partum (donc de maladie) et établir le diagnostic, il faut que :

  • la maman éprouve au moins deux symptômes précédents cités ;
  • ces symptômes (troubles de l'humeur) se manifestent de façon (quasi) permanente pendant une période supérieure à deux semaines 
  • qu'il entraînent une gêne importante dans la vie quotidienne après la naissance de bébé.

Les traitements  :

 Ensuite  ,  si  les bonnes paroles et une attitude attentiste peuvent être adéquate face à un "babyblues" d'intensité modérée, ici il s'agit d'une authentique dépression, il en va différemment et un traitement adapté s'impose.

Les trois traitements possibles sont :

  • un traitement relationnel de type  psychothérapie brève 
  • l'hospitalisation de courte ou moyenne durée dans une unité parent-enfants, pour les mères en grande difficulté 
  • si la femme ne peut pas se déplacer, est d'aller la voir à domicile.

La psychothérapie brève associée à un traitement antidépresseur :

Si la  jeune maman  peut se déplacer, une thérapie conjointe pour elle et son bébé avec un psychothérapeute est probablement la meilleure solution.

Il s'agit de quelques séances (de l'ordre de 8 à 10 séances) où la présence d'un tiers, le thérapeute, décentre la jeune mère de sa relation pathogène avec l'enfant, lui permet de raconter, en les réactualisant, ses conflits passés, en particulier ses conflits avec sa lignée maternelle.

Ces interventions suffisent souvent à désamorcer la relation négative avec l'enfant et à restaurer un climat de santé. Elles améliorent la  relation mère - bébé à défaut d'avoir l'ambition de "guérir" la dépression de la jeune mère.

Elles peuvent être associées à un  traitement anti dépresseur modéré, qui ne peut en aucun cas être suffisant seul.

Les unités parents-enfants

Il en existe une vingtaine en France. Les mères en grande difficulté peuvent y être hospitalisées à temps plein ou juste pour la journée.

Le problème n'est pas que la mère ne sait pas faire, mais qu'elle n'a pas confiance en elle à cause de sa dépression. Et une maman  déprimée ne répond pas de la même manière aux attentes de son bébé".

Toute une équipe de soignants, composée de pédopsychiatres, psychologues, puéricultrices et infirmières, effectue alors un travail de réassurance de la mère. Le but est de soutenir le lien avec le bébé.

A cette période de sa vie, ce lien est essentiel à l'enfant pour se construire. Face à une maman en état dépressif, le bébé peut développer  des troubles de l 'alimentation,  du sommeil  ou, plus généralement, du comportement. L'hospitalisation offre à la mère un relais pour veiller sur son enfant quand elle n'y parvient plus. 

Les interventions à domicile

 Il existe  un système de soins psychologiques à domicile. Il s 'agit de faire collaborer l'unité parents-enfants avec des puéricultrices libérales . Elles peuvent  faire jusqu'à deux visites par jour chez les patientes pendant plusieurs semaines.

Comme à l'hôpital, les infirmières effectuent un travail psychologique avec la mère et surveillent la santé et les besoins du bébé. Elles aident la jeune maman à reprendre confiance en elle, lorsqu'elle baigne leur enfant ou   le nourrit. Surtout, ce travail s'effectue hors du cadre, parfois angoissant, de l'hôpital. Certaines mamans n'ont aucun soutien, famille ou amis, et ne seraient pas en mesure de trouver de l'aide par elles-mêmes.

 D' autres dispositifs propose l'intervention de psychologues. Ces nouvelles manières de travailler améliorent nettement la prise en charge des mères et des enfants en difficulté.

Au total, à côté des dépression du post-partum et des babyblues, il existe  la psychose puerpérale. Cette pathologie est  mal connue .

 

La psychose puerpérale : c'est quoi exactement ?

Près d’une femme sur 1000 est confrontée à la psychose puerpérale. Une pathologie psychiatrique parfois présente dès la grossesse mais qui se manifeste surtout quelques jours après l’accouchement.

Forme la plus sévère de dépression post-partum, la psychose puerpérale comporte des risques plus ou moins graves selon les cas, qui peuvent conduire au suicide ou à l’infanticide. 

Psychose puerpérale : une maladie psychique aux causes inconnues :

 On ne connaît pas l’origine précise de la psychose puerpérale. Devenir mère ne va pas forcément de soi, car l’instinct maternel n’existe pas dans l’espèce humaine. La maternité relève d’un processus psychique complexe qui peut être momentanément défaillant. Dans le cas de la psychose puerpérale, ce processus est explosif, et génère une perte de contrôle des processus de pensée. C’est une perte de contrôle brutale et violente.

 

Le tableau clinique indique que la psychose puerpérale touche en grande majorité des primipares (première grossesse), n’ayant pas d’antécédent psychiatrique diagnostiqué.

Toutefois, certains facteurs peuvent être précipitants comme : 

  • Un stress intense pendant la grossesse  ou à  l'accouchement
  • Des relations conflictuelles ou douloureuses avec ses propres parents dans l’histoire infantile de la mère.

Mais, bien souvent, aucun signe avant-coureur ne fait redouter la tempête psychique qui surgit.

Psychose puerpérale : des symptômes en trois grandes phases :

La psychose puerpérale est généralement discrète si elle s’amorce pendant la grossesse et se manifeste surtout après la naissance du bébé.

L’apparition des troubles psychiques se fait généralement en trois étapes :

  • La fatigue intense
  • La confusion mentale 
  • Puis le  délire.

 1/ La phase de fatigue

Dans les 3 à 10 jours suivant l’accouchement, les mères présentent une perte totale de sommeil ou font des cauchemars. Elles sont de ce fait très vite épuisées .

Une fatigue qui peut passer inaperçue puisque les premiers jours avec un nourrisson sont éreintants. Les femmes pensent que ce sont leurs hormones qui sont en cause, la confusion avec un  baby blues est fréquente .

 2/ La phase de confusion

Vient ensuite la confusion, notamment spatio-temporelleDésorientées, les jeunes mères peuvent parfois avoir des attitudes ou des comportements d’apparence infantile. Elles ont des troubles de la mémoire  , sont perdues et angoissées. Cette confusion alterne avec des moments plus calmes.

3/ La phase de délire

Il peut survenir de manière brutale ou se développer insidieusement. Cela dépend de chaque personne.

Les femmes peuvent présenter des troubles de la perception sensorielle, parfois même des hallucinations visuelles et auditives. Si leurs propos deviennent incohérents, alors on parle de délire. Celui-ci peut devenir mystique mais en lien avec la maternité (par exemple, se croire l’égal de la Vierge Marie qui reste un symbole fort de la maternité en Occident). Elles peuvent également nier leur maternitéleur lien à l’enfant car devenir mère peut être une position psychique momentanément dangereuse par rapport aux liens avec sa propre mère et/ou ses parents. Elles peuvent aussi vouloir s’en prendre à elles-mêmes ou à leur bébé.

Une descente aux enfers d’autant plus surprenante et brutale que la grossesse de ces femmes a souvent été idyllique.

Le diagnostic de la psychose puerpérale :

Le dépistage de la pathologie peut être fait par des professionnels de la périnatalité : psychologue, sage-femme ou un autre professionnel de la santé lors des visites proposées après la sortie de la maternité.

Il est indispensable de travailler en réseau en périnatalité. Ainsi, si l’on détecte des symptômes préoccupants, si l’on redoute l’émergence d’une psychose puerpérale, il faut organiser des soins en urgence. La meilleure solution est d’orienter la femme vers un hôpital disposant d’une unité de soins mère-bébé. Mais il est rare de disposer d’une place en urgence. Un délai moyen de 3 à 8 semaines est souvent nécessaire pour obtenir une admission, par manque de structure sur le territoire .

Le suivi peut aussi, suivant les cas, s’organiser dans le cadre des réseaux de périnatalité en place sur le secteur géographique : en hôpital de jour, en crèche thérapeutique ou en externe avec des consultations régulières. Mais si la mère est dans le déni, il est parfois difficile de lui faire comprendre qu’elle a besoin de soins

Psychose puerpérale : soins et traitements :

Bien souvent, c’est l’entourage qui se rend compte du problème. Dans ce cas, c’est que la pathologie est déjà avancée. Les femmes sont alors admises en hôpital psychiatrique, souvent avec une mesure de soins sous contrainte.

Il y a alors séparation brutale d’avec le bébé, laquelle est un facteur aggravant pour la mèreUn traitement chimique est administré le plus souvent, pour atténuer l 'angoisse de la patiente, faire disparaître les éléments délirants s’ils sont présents et lui permettre de dormir .

L’amélioration de l’état psychique sera favorisé s’il y a également un  accompagnement psychologique .

 Il est important d’assurer une présence, d’écouter le mal-être, de rassurer. Surtout, il est indispensable de favoriser des temps de présence du bébé auprès de la mère et de travailler la situation avec le conjoint s’il est présent .

A l’issue d’une hospitalisation en psychiatrie, la prise en charge pourra se poursuivre dans une unité de soins mère-bébé. Chacune possède son propre fonctionnement. Certaines sont dotées de systèmes de vidéosurveillance et fermées à clé. La femme est séparée de son bébé pour éviter qu’elle ne lui fasse du mal. D’autres sont plus ouvertes sur le monde extérieur.

Psychose puerpérale : préserver le lien mère-bébé :

L’éloignement de la mère avec son bébé est contre-productif  .

Il est important d’introduire l’enfant dans le champ thérapeutique de la mère pour ne pas accréditer le fait que c’est une mauvaise mère, ce qui aggraverait son problème. Il faut beaucoup rassurer ces mères, qu’elles puissent s’autoriser à se dire que c’est leur enfant, qu’elles sont capables de s’en occuper et les accompagner sans les juger . Une prise en charge plus humaine, centrée autour de la relation mère -bébé. 

 

L’entourage peut également soutenir la patiente. Lorsque le conjoint peut être présent et se sent capable d’aider, c’est un allié thérapeutique formidable. Il est important d’être présent, à l’écoute, de veiller sur la mère mais pas de la surveiller. Il ne faut pas la juger mais comprendre ce qu’elle vit et l’aider à se comprendre.

 Enfin, surtout ne pas l’exclure de son bébé, ni faire à sa place, car le bébé sait qui est sa mère .

Et après la crise ?

Il faut compter 6 à 8 semaines de traitement pour une guérison. Cet accident psychique ne reviendra pas dans la vie. Mais il peut parfois apparaître sous d’autres formes :

  • Comme des troubles de l’humeur,
  • Ou être une première manifestation d’un processus de schizophrénie .

Généralement, la deuxième maternité se passe très bien. Toutefois, pour que la relation mère-bébé ne soit pas marquée au fer rouge par ces débuts chaotiques, il faut travailler autour de la culpabilité de la femme qui a peur de ce qu’elle a failli faire à son bébé ou qui, parfois, lui a fait du mal. Il faut régler la question des remords, se faire une virginité sur le plan psychique. Sinon, le venin s’insinue dans leur relation. Il faut garder à l’esprit que ce ne sont pas de mauvaises mères, mais des femmes pour qui la maternité psychique ne s’est pas mise en place spontanément.

La psychose puerpérale complique l’entrée dans la maternité. Mais lorsqu’elle est bien soignée et que la femme est écoutée et épaulée, elle peut enfin jouer pleinement son rôle de maman. Comme elle aurait aimé pouvoir le faire à l’instant où elle a vu son bébé pour la première fois.

 

 


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